En France le harcèlement entre pairs a été longtemps méconnu, sous-estimé ou intégré dans
une réflexion plus générale sur la violence scolaire. C’est seulement à partir de 2011 que le ministère
de l’Éducation nationale a commencé à mettre en œuvre une politique spécifique de prévention et
de traitement des situations. Mais la question du harcèlement dans cet espace si particulier que sont
les transports scolaires ne semble pas avoir suscité de prise de conscience spécifique ; elle n’a jamais
fait l’objet d’un état des lieux quantitatif qui aurait permis d’en évaluer la prévalence. De là à penser
qu’il ne se passe rien de notable, de dérangeant ou d’angoissant dans les transports, que les relations
entre élèves y sont soit apaisées soit à minima indifférentes, il y a un pas qu’aucune personne adulte
ne se garderait pourtant de franchir. Espace transitoire entre le domicile et l’école, le bus scolaire est
un univers à part qui réunit des populations extrêmement hétérogènes en âges, parcours scolaires,
sociabilités et savoir-être, toutes confiées au seul conducteur de bus. Contrairement aux autres lieux
institutionnels que les enfants et adolescents fréquentent, il n’y a aucun référent éducatif dans les
cars.
La Région Auvergne-Rhône-Alpes|1ère enquête sur le harcèlement scolaire entre élèves dans les transports scolaires
- Centre Resis